Nuit de la bonne solitude
Écoute, le plus lointain oiseau du monde chante.
La nuit est fluide, une, béante.
Les géraniums
Et la branche la plus sonore de la saison entendent la lune.
L'escalier devant le bâtiment,
La porte, sa lanterne à la main,
Et dans la profusion de la brise...
Écoute, de loin le sentier hèle tes pas.
Tes yeux ne sont pas les atours de l'obscurité,
Dessille tes paupières, chausse-toi, et viens.
Et viens jusqu'à ce lieu où le duvet de la lune avertira tes doigts,
Où le temps s'assiéra près de toi sur une motte de terre,
Où les psaumes de la nuit attireront à eux ta silhouette comme un fragment de chant.
Là se trouve un orant qui te dira :
La meilleure chose est d'atteindre au regard embué par l'évènement de l'amour.
Poème extrait de VOLUME VERT de Sohrâb SEPEHRI
(traduit du persan par Tayebeh HASHEMI et Jean-Restom NASSER)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire