Dans le silence. Avec le froid. Avec le chaud.
Face aux rochers. Entouré de murs.
Douloureux. Inquiet.
Ou bien joyeux, étalé par le plaisir filtrant.
Comme une prière à dire dans sa solitude, ni pour demander, ni pour remercier, mais pour être humble.
Pour qu'il n'écrive, ne représente, ne chante que sa condition.
Avec les animaux, prisonnier de sa gangue de chair.
Velu, fragile, odoriférant.
Avec la mort qui l'attend, qui structure sa vie, qui le marque du temps.
Sur sa boule ronde, petit, plus petit qu'une fourmi.
Groupé autour de la stèle magique, embrassant la pierre noire, homme pitoyable. Et qui pleure tourné vers l'horizon, parce qu'il est petit parmi les petits.
Pour qu'il se taise longtemps, et n'ose faire que des choses lucides et vraies.
Homme groupé, écrasé, priant.
Adore.
Adore.
J. M. G. Le Clézio
mercredi 28 avril 2010
L'homme
Libellés : Italie, Le Clézio J.M.G., photos, poésie
lundi 26 avril 2010
samedi 24 avril 2010
Soupir...
Mais vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer.
Arthur Rimbaud
Libellés : Italie, photos, poésie, Rimbaud Arthur
mercredi 21 avril 2010
Tri(e)ste
Il faudra bien qu'un jour j'étouffe le nomade,
Mais au coin de quel quai et dans quel port de mer,
(...)
Sur le seuil de quel bar, écœuré d'exotisme,
Aurai-je assez de force et le goût de tuer ?Louis Brauquier
Libellés : Brauquier Louis, Italie, photos, poésie
vendredi 2 avril 2010
Que ma joie demeure
Ne renoncez à rien. Ni au bonheur, ni à l'amour, ni à la colère, ni à l'intelligence. N'hésitez pas; prenez le plaisir dans le plaisir, l'orgueil dans l'orgueil. Si on vous cherche querelle, emportez-vous. Si on vous frappe, répondez. Parlez. Cherchez le bonheur, aimez vos biens, votre argent. Possédez. Petit à petit, sans ostentation, prenez tout ce qui est utile, et tout ce qui est inutile aussi, et vivez dans l'essentiel. Puis, quand vous aurez tout pris sur cette terre, prenez-vous vous-même : enfermez-vous dans une seule grande chambre grise et froide, aux murs nus. Et là, tournez-vous vers vous-même, et visitez-vous, visitez-vous tout le temps.
J.M.G. Le Clézio
Libellés : Le Clézio J.M.G., N et B, photos, textes
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