samedi 27 juin 2009

Si tu vas ton chemin




On dira que tu vas par un chemin d'erreur, si tu vas ton chemin.

Antonio Porchia

vendredi 26 juin 2009

Autoportrait sans traits




Quand je dis ce que je dis, c'est parce que m'a vaincu ce que je dis.

Antonio Porchia

jeudi 25 juin 2009

L'espace d'un frôlement




Hommes et choses, montent, descendent, s'éloignent, se rapprochent. Tout est comédie de distances.

Antonio Porchia

samedi 20 juin 2009

Jeune fille à la perle




Nul ne comprenait le parfum
du magnolia sombre de ton ventre.
Nul ne savait que tu martyrisais
un colibri d'amour entre tes dents.

Federico Garcia Lorca

mercredi 17 juin 2009

Quand je ne verrai plus




SABLES MOUVANTS

Quand je ne verrai plus, et si je vois, je Vous verrai. Quand mes yeux ne verront plus cet homme, quand ce sera vos yeux partout. Quand Vous serez avec moi. Et Vous serez la montagne, et Vous serez le monde qui ne finira plus. Je n'aurai plus d'oreilles, et j'entendrai ce que Vous entendez. Mes yeux sont la pupille de vos yeux, mes oreilles sont le tympan de vos oreilles, et je me prosterne avec mes genoux pour me prosterner jusqu'à Vous, pour me prosterner devant Vous qui ne finissez plus.

Bernard Collin

lundi 15 juin 2009

Lève les yeux




Si tu ne lèves pas les yeux, tu croiras que tu es le point le plus haut.

Antonio Porchia

samedi 13 juin 2009

Azur noir azur noir




Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !

Charles Baudelaire

mercredi 10 juin 2009

Faim d'un jeu




(...) Notre royaume c'était une grande courbe de la voie ferrée qui finissait juste au bout du jardin. Il n'y avait rien d'autre que le ballast, les traverses, la double ligne des rails ; une herbe stupide et rare poussait entre les pierres (composées, comme on sait, de mica, et de quartz) qui brillaient comme de vrais diamants sous le soleil de deux heures. (...)

Julio Cortazar, Fin d'un jeu

mardi 9 juin 2009

Fixant l'azur




immobiles comme marbre toujours immobiles comme cette fois sur la pierre où cette fois dans les dunes étendus parallèles sur le sable fixant l'azur ou les yeux fermés azur noir azur noir immobiles comme marbre côte à côte la scène fait surface et vous y revoilà où que ce fût

Samuel Beckett

dimanche 7 juin 2009

Caresse




Le devenir d'un brin d'herbe
Est un secret pour la terre

samedi 6 juin 2009

L'homme à la nuque raide




Je fuis, pâle, défait, hanté par mon linceul,
Ayant peur de mourir lorsque je couche seul.

Stéphane Mallarmé

vendredi 5 juin 2009

Le sacrifice




J'ai vécu dans la solitude, et je n'ai rencontré que de rares et puissants fantômes. Certains sont lumineux et m'aident à traverser ce désert. Les autres sont couverts de sang comme je suis couvert de sang.

Jacques Prével

mercredi 3 juin 2009

Le voleur de lumière




Hors du visible
à peine on respire
que nous touche vif
le moindre merle.

Fernand Ouellette

mardi 2 juin 2009

Moi et la mer




Nous étions, moi et la mer. Et la mer était seule et moi seul. Un des deux manquait.

Antonio Porchia

lundi 1 juin 2009

Anatomie d'une solitude (2)




Avant cela, qu'y eut-il ? Et après cela qu'y eut-il ? Et cela, que fut-il ?

Antonio Porchia