dimanche 31 octobre 2010

Je t'ignore, tu m'ignores




L'humanité ne sait plus où aller, parce que personne ne l'attend : pas même Dieu.

Antonio Porchia

mardi 26 octobre 2010

Effeuillage




L'enfant montre son jouet, l'homme le cache.

Antonio Porchia

jeudi 21 octobre 2010

Histoire de vessie et de lanterne




Où brille la moindre lampe, je n'allume pas la mienne.

Antonio Porchia

dimanche 17 octobre 2010

Sur le carreau




Où regardent mes yeux, là sont mes yeux qui regardent.

Antonio Porchia

mercredi 13 octobre 2010

Lumière du feu de Dieu




La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.
Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut.
Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres.
Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit.

lundi 11 octobre 2010

Eloge du blanc (1)




Sur la nature défleurie
Faites s'abattre des grands cieux
Les chers corbeaux délicieux.

Arthur Rimbaud

samedi 9 octobre 2010

La porte étroite




On m’ouvre une porte, j’entre et me trouve devant cent portes fermées.

Antonio Porchia

dimanche 3 octobre 2010

Fourmillante cité




Fourmillante cité, cité pleine de rêves,
Où le spectre en plein jour raccroche le passant!
Les mystères partout coulent comme des sèves
Dans les canaux étroits du colosse puissant.

Un matin, cependant que dans la triste rue
Les maisons, dont la brume allongeait la hauteur,
Simulaient les deux quais d'une rivière accrue,
Et que, décor semblable à l'âme de l'acteur,


Un brouillard sale et jaune inondait tout l'espace,
Je suivais, roidissant mes nerfs comme un héros
Et discutant avec mon âme déjà lasse,
Le faubourg secoué par les lourds tombereaux.
(...)

Charles Baudelaire