jeudi 21 août 2008

Sohrâb Sepehri : Frémissement du mot vie



S. Sepehri



Frémissement du mot vie

Derrière la pinède, la neige...
La neige, une poignée de corbeaux...
Le chemin signifie l'exil.
Le vent, le chant, le voyageur, et quelque envie de dormir...
La branche de lierre, et l'arrivée, la cour.

Moi, et triste, et cette vitre mouillée.
J'écris, et l'espace.
J'écris, et les deux murs, quelques moineaux.

Quelqu'un est triste.
Quelqu'un brode.
Quelqu'un compte.
Quelqu'un chante.

La vie signifie : un étourneau s'est envolé.
Qu'est-ce qui t’a rendu triste ?
Les joies ne sont pas rares : ce soleil par exemple,
L'enfant d'après-demain,
Le pigeon de l'autre semaine.

Quelqu'un est mort hier soir
Et le pain de blé est encore bon,
L'eau dévale encore, et les chevaux s’y abreuvent.

Les gouttes dans le courant,
La neige sur l'épaule du silence
Et le temps le long de l’épine dorsale du lilas.


Poème extrait de VOLUME VERT de Sohrâb SEPEHRI
(traduit du persan par Tayebeh HASHEMI et Jean-Restom NASSER)

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