Le message des poissons
J'étais allé au bord du bassin
Pour apercevoir, peut-être, le reflet de ma solitude dans l'eau,
I1 n'y avait pas d'eau dans le bassin.
Les poissons disaient :
" Ce n'est en rien la faute des arbres !
Lors de ce lourd midi d'été,
Le lumineux fils de l'eau s'était assis au bord de la rigole
Quand l'aigle du soleil survint et l'emporta dans les airs, bel et bien.
Au diable l'oxygène de l'eau.
Et l'éclat de nos écailles qui, pour s'en être allé, s'en est allé !
Mais cette lumière intense,
Le reflet de cet œillet carmin sur l'eau,
Dont le cœur, quand le vent soufflait, battait derrière les rides de l'insouciance,
C'était notre œil.
C'était une brèche ouverte sur l'aveu du paradis.
Toi, si tu as vu Dieu dans la palpitation du jardin, dévoue-toi
Et fais savoir que le bassin aux poissons n'a plus d'eau. "
Le vent s'en allait trouver le platane.
Je m'en allais, moi, trouver Dieu.
Poème extrait de VOLUME VERT de Sohrâb SEPEHRI
(traduit du persan par Tayebeh HASHEMI et Jean-Restom NASSER)
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