vendredi 9 septembre 2011

Arrestation du poète Alireza Rôshan


la porte de la prison

s'est ouverte

pour accueillir

un autre prisonnier


Ainsi parlait Alireza Roshan.

Le jeune poète iranien, dont le premier recueil Jusqu'à toi combien de poèmes vient tout juste d'être traduit et publié en France, a été arrêté le 05 septembre dernier et serait détenu à la prison d'Evin, à Téhéran, tout comme neuf de ses camarades. Tous administraient le site Web de la confrérie des derviches Gonâbâdi, ordre soufi persécuté par le pouvoir depuis des années et dont la seule faute consiste en des pratiques spirituelles ancestrales et constitutives de l'âme même de l'islam iranien. Dans le meilleur des cas, ces derviches sont condamnés aux coups de fouets et dans le pire à de la prison ferme ; leurs biens et locaux sont systématiquement détruits au bulldozer. Alireza Roshan est marié et père d'un enfant en bas âge. Sa liste de partage sur internet, où il publie quotidiennement son intense production littéraire, compte plus de 3500 abonnés. Cest là que nous avons découvert sa poésie. Contrairement à certains de ses compatriotes, il ne jouit d'aucune célébrité susceptible de le protéger du pire dans un système devenu aveuglément répressif. Nous sommes donc les seuls, nous, humbles compagnons de son murmure poétique, à pouvoir essayer de faire rempart, avec notre voix, notre cri, à la profonde injustice qui lui est faite.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Quelle cruauté... Je ne saurais vu dire le trouble dans lequel me jette cette triste nouvelle.
Je ne vous oublie pas...

Unknown a dit…

Solidarité avec Alireza Rôshan. "Un pays qui étouffe ses poètes, qui les encercle, les broie, les emprisonne, est un pays mort à l'intérieur de lui" (Catherine Boudet, île Maurice). Dans tout le monde arabe, les sufis sont persécuté, il convient de le savoir et de ne pas rester silencieux.