dimanche 8 septembre 2013
mardi 11 juin 2013
samedi 9 février 2013
jeudi 8 novembre 2012
mercredi 7 novembre 2012
dimanche 21 octobre 2012
Présentation/lecture à Uzès
Autour de nos travaux de traduction
Librairie Le Parefeuille, le 02 novembre à 18h.
Atelier de traduction à Lodève
Les 30 et 31 octobre 2012
Renseignements auprès de Marie-Laure Genton
SCIC IFAD - APP Des Piémonts
LODÈVE
lundi 3 septembre 2012
samedi 1 septembre 2012
jeudi 30 août 2012
mercredi 29 août 2012
lundi 2 janvier 2012
Tordu
Et si tu es quelqu'un dans ce qui est le tout, tu es quelqu'un de ce qui est le tout et dans ce qui est le tout, non quelqu'un de ce que tu es et dans ce que tu es. De ce que tu es et dans ce que tu es, tu n'es personne dans ce qui est le tout. Tu n'existes pas.
Antonio Porchia
Libellés : photos, poésie, Porchia Antonio
dimanche 1 janvier 2012
Jusqu'à toi combien de poèmes (suite)
Libellés : poésie, Roshan Alireza
mercredi 12 octobre 2011
Tendre soir d'octobre
Le brouillard jaune qui frotte aux croisées son échine,
Le brouillard jaune qui frotte aux croisées son museau
A couleuvré sa langue dans les recoins du soir,
A traîné sur les mares qui stagnent aux égouts,
A laissé choir sur son échine la suie qui choit des cheminées,
Glissé le long de la terrasse, bondi soudain,
Et voyant qu'il faisait un tendre soir d'octobre,
S'est enroulé autour de la maison, puis endormi.
T.S. Eliot
Libellés : photos, poésie, T.S. Eliot
samedi 8 octobre 2011
Jusqu'à toi combien de poèmes (suite)
La collection PO&PSY dirigée par Danièle Faugeras et Pascale Janot offre sous emboîtage de beaux petits recueils qu’on prend plaisir à découvrir tant la présentation en est soignée et, précieux, le choix des oeuvres. Ainsi avec les ouvrages de deux auteurs confirmés, Jacques Ancet et Antonio Porchia, vient de paraître Jusqu’à toi combien de poèmes d’un jeune poète jusque là diffusé uniquement sur internet et totalement inédit, Alireza Rôshan.
On sait la poésie vivante en Iran. Elle est un refuge pour l’esprit face à la censure et aux violences quotidiennes subies par tous ceux qui tentent encore de penser et de s’exprimer librement. Ce sont de très courts poèmes d’amour, d’une facture souple et légère, qui composent les feuillets de ce livret bilingue.
Le dépit amoureux s’y conjugue avec un humour triste teinté d’autodérision souriante : « nous l’eau / nous l’avons bue / pour pleurer. » Avec un lyrisme délicat, s’expriment métaphoriquement les correspondances sensibles entre la femme aimée et l’univers, entre l’obscur mystère des sentiments et le corps féminin nimbé de sa propre lumière : « combien faut-il que je sois nuit / pour que toi / tu sois lune… »
Si l’on osait une analogie subjective, dans leur traduction française, ces textes pourraient faire penser à un alliage subtil de l’esprit doux amer de Jules Laforgue et de la veine amoureuse de Paul Eluard. En réduction élémentaire, sur le mode aphoristique ! Mais attention, sans rupture avec la tradition persane du Bustan de Saadi ou des Rubâ-iyyât d’Omar Khayyam… Autant dire que le lecteur prendra plaisir à la dégustation intemporelle. En deux vers, le poète confie à l’aimée un précipité d’élégie : « dans chaque instant il y a un poème / le poème de ton absence. » Aujourd’hui comme hier, le désespoir du Majnoûn revisité en boucle à travers le soupirail de l’âme en peine : « tu as pleuré sur tous les prisonniers / sauf sur moi / qui en toi / suis prisonnier à vie. »
Tonalité élégiaque, non sans la distance critique, le sens de la chute ! En effet les limites du poème sont évoquées avec un passage éclair de l’infini du dehors à la réduction intime de la chambre : « nous voulions voir le vent / nous avons montré / le mouvement du rideau. »
Toutefois cette légèreté apparente n’exclut pas la profondeur d’un esprit contemplatif pénétré de la beauté du monde : « moi dans le désert / je ne suis pas seul / le désert est avec moi… »
Le lecteur s’y laisse conduire, ou égarer, avec délectation…
Lien vers la revue Europe
Libellés : poésie, Roshan Alireza
jeudi 29 septembre 2011
Jusqu'à toi combien de poèmes
On croyait que les poètes de l’amour avaient presque disparu de la surface de la terre. Faut-il qu’une parole nous vienne d’un pays de l’Orient pour imaginer que le sentiment exalte encore la langue non sans souffrance ? « le poème / s’il me vient / cela veut dire / que ma belle n’est pas venue », nous dit Alireza Rôshan dans jusqu’à toi combien de poèmes. L’écriture est liée à l’absence de l’autre. La présence ôte tout besoin de rejoindre l’expérience solitaire de l’espace scriptural. Le poète fait revivre dans la souffrance de la perte l’amour qui le maintient en vie. La détresse amoureuse est encore plus aiguë lorsque l’on vit dans un pays chaotique. A une des trois questions posées par les traducteurs, Hashemi et Nasser, Rôshan répond que « dans les périodes de bouleversement, on va chercher la poésie. On se réfugie dans la poésie qui propose d’autres mots ». D’autres mots, la France, comme tous les pays dont la modernité a dépassé son seuil d’humanité, en aurait besoin. Mais certains prennent soin de ne pas les laisser s’exprimer. Des mots d’amour contre les mots du mercantilisme, du profit à tout va, du mensonge et de la manipulation à tout niveau de la société et sans aucune honte. De la profondeur contre la surface, du regard contre la fuite, de la lenteur contre la perte de soi… « ta beauté / est comme la lune / pour te voir / il faut veiller ». « j’ai la poésie / j’ai la souffrance / j’ai la séparation / je ne t’ai pas, toi / voilà ce que signifie avoir ». Le poète nous offre des feuillets détachés à l’amour et à celle qui l’inspire, « mer » et « nuit ». « jusqu’à toi / combien de poèmes / encore ». Dans le manque, l’amour est le fil conducteur, mais chaque feuillet, chaque poème, si bref, se lit en un seul souffle. « la solitude / ce n’est pas compliqué / c’est boire du thé / et c’est pleurer / en proie à la séparation ». Son amour parti, il l’attend, triste mais créatif. « elle m’a enflammé / et de moi / s’est détournée / pour ne pas brûler ». Entre passé et avenir, partir et revenir, le présent du poème vient occuper l’espace libre. Fermé au monde, ouvert à la perte, les yeux du poète ont besoin de l’aimée. Avec Rôshan, on retrouve la simplicité du discours amoureux, beau comme « l’amor ». « chaque poème / est une ride / sur la peau de mon âme / vestige de l’instant passé / moi avec le poème / je vieillis avec toi ».
Lien vers la revue Temporel
Rôshan est vraiment une découverte puisque ce jeune poète n’est pas encore édité en Iran, sauf sur Internet. Sa poésie amoureuse est marquée par la tradition persane, avec des thèmes récurrents : l’attente de l’aimée, l’absence, l’espoir… et des images qui peuvent parfois sembler un peu convenues (la lune, le vent, le désert…). Mais elles sont maniées avec délicatesse et voisinent avec d’autres poèmes plus directs parce que plus simples pour un lecteur français : « entre nous / le mur c’est moi / détruis-moi », ou « toi / tu t’en vas / moi / je referme la porte sur moi-même », ou bien encore « toi / toujours / tu es autre part ». La brièveté de la forme choisie pourrait faire penser au haïku, mais je pencherais plutôt vers les miniatures persanes du temps où le rapport amoureux n’était pas encore corseté par la religion. Néanmoins, la femme reste ici très éthérée, quasi sans corps. Mais rien n’empêche de faire une lecture symbolique de ces poèmes, de considérer par exemple que l’aimée est la liberté…
Lien vers la revue Poezibao
Libellés : poésie, Roshan Alireza
vendredi 9 septembre 2011
Arrestation du poète Alireza Rôshan
la porte de la prison
s'est ouverte
pour accueillir
un autre prisonnier
Ainsi parlait Alireza Roshan.
Le jeune poète iranien, dont le premier recueil Jusqu'à toi combien de poèmes vient tout juste d'être traduit et publié en France, a été arrêté le 05 septembre dernier et serait détenu à la prison d'Evin, à Téhéran, tout comme neuf de ses camarades. Tous administraient le site Web de la confrérie des derviches Gonâbâdi, ordre soufi persécuté par le pouvoir depuis des années et dont la seule faute consiste en des pratiques spirituelles ancestrales et constitutives de l'âme même de l'islam iranien. Dans le meilleur des cas, ces derviches sont condamnés aux coups de fouets et dans le pire à de la prison ferme ; leurs biens et locaux sont systématiquement détruits au bulldozer. Alireza Roshan est marié et père d'un enfant en bas âge. Sa liste de partage sur internet, où il publie quotidiennement son intense production littéraire, compte plus de 3500 abonnés. C’est là que nous avons découvert sa poésie. Contrairement à certains de ses compatriotes, il ne jouit d'aucune célébrité susceptible de le protéger du pire dans un système devenu aveuglément répressif. Nous sommes donc les seuls, nous, humbles compagnons de son murmure poétique, à pouvoir essayer de faire rempart, avec notre voix, notre cri, à la profonde injustice qui lui est faite.Libellés : poésie
dimanche 21 août 2011
samedi 13 août 2011
On voit, oui. Mais quoi ?
- On voit, oui. Mais quoi ?
- Ce qu'on entend.
- Comment ça ?
- Des images dans l'oreille.
- Dans l'oreille ?
- Oui, là où parle la voix.
- Et que dit-elle ?
- Ce qu'on voit.
Jacques Ancet
Libellés : Ancet Jacques, photos, poésie
jeudi 11 août 2011
Autoportrait rouge
Alors, montrer, plutôt que dire ? Ou dire des mots qui montrent - qui disent ce qu'ils montrent et montrent ce qu'ils disent ? Ou les deux ? Quand dire c'est montrer, les mots sont des doigts. Au bout de chacun, ce qu'on ne sait pas dire - qu'on montre : plume, buisson, visage. Silence, on ne le montre pas, on l'écoute. Et qu'est-ce qu'on entend ? Ce qu'on voit s'approcher, peut-être, et qu'on ne veut pas voir. Lui, peut-être. On écoute mieux. On voit presque la nuit - et c'est le jour. Ou l'inverse. On se dit que lui, c'est ça. Ce visage sans visage. On le sent tout près, juste derrière. Ou très loin. Ou ni près ni loin mais là, simplement. Quand même, on fait un geste de mots. On se demande ce qu'il montre.
Jacques Ancet
Libellés : Ancet Jacques, photos, poésie
samedi 9 juillet 2011
lundi 20 juin 2011
Choses
Tout comme le corps est assujetti aux mots pour devenir habitable au sujet, les choses doivent devenir des mots pour que l'homme accède à leur présence.
Pierre Legendre
Libellés : Legendre Pierre, photos, textes
lundi 30 mai 2011
Dilemme
L'homme juge tout de la minute présente, sans comprendre qu'il ne juge qu'une minute : la minute présente.Antonio Porchia
Libellés : photos, poésie, Porchia Antonio
dimanche 29 mai 2011
La traversée du miroir
Nous voyons par quelque chose qui nous illumine ; par quelque chose que nous ne voyons pas.Antonio Porchia
Libellés : photos, poésie, Porchia Antonio, reflets
vendredi 27 mai 2011
Eaux troubles
pleurer
ce n'est pas que verser des larmes
c'est faire des ricochets
parfois
Libellés : photos, poésie, reflets, Roshan Alireza
jeudi 26 mai 2011
mercredi 25 mai 2011
mardi 24 mai 2011
mercredi 18 mai 2011
dimanche 15 mai 2011
lundi 9 mai 2011
dimanche 24 avril 2011
L'enfer
Au milieu du chemin de notre vie
je me retrouvai par une forêt obscure,
car la voie droite était perdue.
Dante
samedi 5 mars 2011
samedi 19 février 2011
vendredi 18 février 2011
Part d'ombre
Je ne pense rien je ne comprends rien
Je suis comme une pierre qui retrouverait sa forme primitive
Quand elle fut rejetée sur une plage déserte
Et que tout commença et se perdit de la même façon
Jacques Prevel
Libellés : photos, poésie, Prevel Jacques
dimanche 13 février 2011
vendredi 11 février 2011
lundi 7 février 2011
Parallèles
Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombres ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.
Arthur Rimbaud
Libellés : photos, poésie, Rimbaud Arthur
samedi 5 février 2011
Fin de partie
Hier, la fleur pâlie!... hier, le rocher sombre
Qui, géant, se dressait, et qu'a rongé le flot!
Hier, un soleil mort! une gloire dans l'ombre!
Hier!... qui fut ma vie, et qui n'est plus qu'un mot!...
Stéphane Mallarmé
Libellés : Mallarmé Stéphane, photos, poésie
mardi 1 février 2011
Ô solitude
Qu'on ne lui couvre pas le visage de mouchoirs
afin qu'il s'habitue à la mort qu'il porte.
Pars, Ignacio: ne regrette pas le chaud mugissement.
Dors, vole, repose : la mer aussi se meurt!
Federico Garcia Lorca
Libellés : Garcia Lorca Federico, photos, poésie
mardi 25 janvier 2011
Racines de lumière
Seulement, chacun a sa mesure.
Car lourd est à porter
Le malheur, mais le bonheur est plus lourd.
Un sage pourtant a su
Du midi jusqu'à la minuit
Et jusqu'à ce que le jour resplendît,
Au banquet rester lucide.
Friedrich Hölderlin
Libellés : Hölderlin Friederich, photos, poésie, reflets
lundi 24 janvier 2011
vendredi 14 janvier 2011
mercredi 12 janvier 2011
lundi 10 janvier 2011
Le silence
Entends, mon fils, le silence.
C'est un silence ondulé,
un silence
où glissent échos et vallées
et qui fait s'incliner les fronts
vers le sol.
Federico Garcia Lorca
Libellés : Garcia Lorca Federico, photos, poésie
jeudi 6 janvier 2011
Sabliers de neige
des rails de fer
enfouis sous la neige
train en chemin
Abbas Kiarostami, Havres
(traduction Tayebeh Hashemi et Jean-Restom Nasser)
Libellés : Kiarostami Abbas, photos, poésie
mardi 14 décembre 2010
Attraction
de l'arbre la pomme
est tombée
et moi
j'ai songé à ta force d'attraction
Abbas Kiarostami, Havres
(traduction Tayebeh Hashemi et Jean-Restom Nasser)
Libellés : Kiarostami Abbas, photos, poésie